Et pourquoi tout à coup mon cœur se soulève. Pourquoi mes sourcils se crispent. Pourquoi mes lèvres sont sèches et mes cheveux sauvages. Le ciel à l'air de s'en foutre, de continuer à faire sa soupe de nuages, de ne s'occuper que de lui. Et puis, j'oublie un peu tout, un peu trop, je suis submergée. Je laisse mes souvenirs s'étaler. Maussades et Monotones. Maitres de mon écriture. Les mots s'allient, forment une petite armée, une armée protectrice qui permet de s'auto-défendre en cas de besoin. D'hurler peut-être. Ces mots s'entassent, forment un petit tas de dégout au pied de celui qui les comprend. Les autres regardent le ciel, à la recherche de réponses, mais celui-ci n'a pas finis sa soupe. Et remue. Un peu comme le couteau dans la plaie. Et puis il faut penser à associer ces bribes de phrases, ces idées inconcrètes, à des sentiments. Qui semblent plus ou moins vrais. Avec les sentiments vient le besoin de prendre un gros classeur, avec de nombreuses petites étiquettes, et de les coller sur chaque tête que l'on croise. Amis, meilleurs amis, patrons, petit(e)s copains/copines, pères, mères, frères, soeurs, maris, femmes, voisins, docteurs, boulangers du quartier, enfants. Des relations se forment, naissent éclorent. D'autres sont taboos, mortes, enterrées. Et les choses se passent, valsent, s'arrêtes, reprennent. J'ai besoin de poser ma tête sur ton épaule, j'ai besoin de marcher pieds-nus, tout le temps, pour être sûre de vivre encore. J'ai besoin que l'on me sourie. Qu'on me prenne les mains, que l'on me montre l'horizon, que l'on me prouve que la vie vaut la peine d'être vécue, que le ciel peut bien continuer sa soupe sans que nous nous sentions écraser par sa splendeur. Que l'on peut faire des grillades en bons vieux copains, que c'est pas grave, que ses doigts tapotent délicatement les touches du piano. Que la musique continue et nous emporte. De toute façon, là où va la musique nos pas vont aussi là ou vont nos pas vont aussi nos vies. Et il est ainsi plus facile de suivre le chemin du bonheur.
Je reste quand même ici, même si je rêve un peu.